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Lucie, pour que tu saches.
1 décembre 2011

Interview (vidéo) d’Olivier Parent sur l’avenir de l’Hospitalisation à Domicile

 A l’occasion du 200 000e patient, colloque de Santé Service sur l’hospitalisation à domicile, au Collège de Bernardins, le 10 octobre 2011 : sujet vidéo et verbatim...

 http://www.youtube.com/watch?v=dgWFXV8_bGY&feature=player_embedded

www.santeservice.asso.fr

Je vous invite à un voyage... à un voyage, non pas dans l’espace, mais dans le temps ! Ensemble nous allons tenter d’explorer l’avenir de l’hospitalisation à domicile et de celui de Santé Service.

 

Afin d’entreprendre ce voyage, nous allons nous laisser rêver... rêver à l’avenir de la médecine, une médecine telle qu’elle pourrait être d’ici à quelques décennies. Une médecine de demain en termes de moyens, de traitements... Oublions les contraintes de notre quotidien, laissons-nous rêver un avenir pour le meilleur de vos patients...

 

Nous allons d’ailleurs aller à la rencontre de quelques-uns de ces futurs patients. Imaginez une jeune femme qui vient d’accoucher. Tout comme la 200 000éme patiente de Santé Service, elle rentre enfin chez elle avec son bébé.

 

Notre jeune maman ne peut s’empêcher de se faire du soucis pour son enfant si petit, si fragile : la grossesse n’a pas été simple.

 

Elle n’a pas pu mener à terme sa grossesse. Né par césarienne, le fœtus à été placé dans une super couveuse... pas encore un utérus artificiel mais une machine qui se rapproche de l’organe maternel pour permettre au fœtus âgé de 19... Voire 15 semaines de finir leur croissance en milieu aqueux... dans un liquide amniotique artificielle.

 

 Le suivi de grossesse c’est bien évidemment fait en milieu hospitalier, bien que le corps médical envisage de plus en plus de placer les matrices chez les familles... en vue de bénéfices comportementaux pour les familles et l’enfant à naître. Mais, aujourd’hui, enfin, la petite famille rentre chez elle.

 

La jeune maman n’a gardé aucune séquelle de la césarienne. La cicatrisation s’est faite sous un pansement actif. Lointain descendant des pansements hydrocoloïdes, celui-ci a dispensé des soins particuliers pour une bonne réparation des tissus et, en plus, éviter toute cicatrice disgracieuse. Que ce soit les sécrétions inopportunes qui ont été digérées... où la résorption de la cicatrice... une partie de ces tâches ont été accomplies par des nanorobots.

 

Voilà pour le tableau clinique de cette petite famille. En ce qui concerne plus précisément la prise en charge à domicile, des moyens propres à cette future époque ont été déployés : Dans cet avenir, on ne sait pas si les relations sociales et familiales auront évoluées dans le sens d’une plus grande dissolution, ou, au contraire vivra-t-on un rapprochement intergénérationnel. Quoi qu’il en soit, Santé Service... ou son héritière, a placé un robot-nurse auprès de la jeune femme et de l’enfant. C’est une machine humanoïde dotée des toutes dernières générations d’intelligences artificielles spécialisées.

 

La principale mission de cette machine, auprès de notre petite famille, est d’assurer une surveillance permanente de l’état de santé de l’enfant. Certaines constantes sont fournies par le berceau... d’autres par la maman qui est mise à contribution... Le robot collecte aussi une série de données. Ses mains sont particulièrement sensibles à la température, la pression artérielle, à diverses molécules. Le robot peut même réaliser une analyse de l’état hormonal de l’individu sous sa surveillance. Et le bébé a bien besoin de cette surveillance : Au moment de sa naissance prématurée, l’enfant s’est révélé porteur d’une forme rare de maladie lysosomale. C’est ainsi que la machine évalue aussi bien l’état de santé de l’enfant, afin de lui administrer avec précision sa thérapie, que l’état de panique de la mère... facteur défavorable au bon développement du nourrisson.

 

La machine collecte, analyse et rend compte régulièrement à un régulateur humain, qui a distance, comme un aiguilleur du ciel, vérifie les états de santé des patients pris en charge par Santé Service. Le rythme d’émission de compte-rendu peut s’accélérer dans les cas où les chiffres sortent de moyennes prédéfinies. Le régulateur évalue les situations. Le robot n’est pas encore doté d’intuition !

 

Mais, la machine peut tout de même jouer un rôle social... On peut en ébaucher la teneur : pseudo-présence, immédiateté et disponibilité... Qui sait jusqu’où ira l’anthropocentrisme des patients sous la surveillance des robots-nurses, bien qu’il faille aussi prendre en compte, chez d’autres patients, les réactions inverses : un fort risque de rejet à l’égard de ces formes de vie artificielle !

 

Mais, revenons à l’analyse de notre prospective. Dès aujourd’hui, dans le monde, plus particulièrement au Japon, des recherches sont initiées pour développer des machines anthropomorphes qui, dans ce pays, auront la tâche d’assister les personnes âgées. De son côté, la collecte des informations ne pose guère de problème, leurs analyses mettront en œuvre des moyens informatiques autant qu’humain... Dans d’autres laboratoires, on travaille sur une nouvelle forme de miniaturisation : grâce aux nanotechnologies, des laboratoires d’analyses médicales entiers et hyperspécialisés tiendront bientôt sur la surface d’un microprocesseur... Imaginez : on crée des molécules composées de quelques dizaines, voire centaines d’atomes qui se comportent comme des moteurs, des roues, des engrenages... On fait de la mécanique à l’échelle des atomes...

 

Toute cette prospective n’est qu’à une main de nous... Le nombre de décennies qui nous en sépare n’est sûrement pas bien grand !

Alors... quels en sont les enjeux concrets pour les personnels de la prise en charge à domicile ? Prenons l’infirmière qui, plus ou moins quotidiennement, rend visite à la jeune maman et à son enfant, quel va être son rôle ? Le robot a déjà tout collecté et analysé... Le pansement aura “digéré” la cicatrice. La soignante devra sûrement vérifier que le programme d’intelligence artificielle du robot s’intègre bien dans son environnement temporaire, le domicile de la jeune femme... Pour l’infirmière, un rôle bien loin de ses attributions contemporaines. Peut-être aura-t-elle à répondre à des questions, à des angoisses de la jeune femme qui pourra trouver lassante la compagnie de la machine intelligente... Cette nurse mécanique ne sera-t-elle génératrice de nouveaux stress ?

 

Quittons notre petite famille pour prendre en compte une autre situation, celle de l’avenir de l’hôpital et celui de nos domiciles. Un des postulats à cette nouvelle situation, est aussi la parfaite fonctionnalité/intégration de la télémédecine, qui, aujourd’hui bien qu’à l’état embryonnaire, fera demain partie de la vie quotidienne des métiers de la santé.

 

Dans nos foyers, on nous promet la domotique... La domotique est cette discipline qui cherche à intégrer et automatiser toutes les fonctions de la maison : éclairage, chauffage, nettoyage et pressing, courses alimentaires, loisirs, bien-être et santé... Le tout piloté par une centrale informatique qui, elle aussi, tendra un jour vers l’intelligence artificielle !

 

On imagine bien que toutes ces automatisations auront un très fort impact sur les niveaux de vie... tendant vers une amélioration globale de l’hygiène de nos futurs domiciles. Dans le même temps, c’est aussi l’avenir de l’hospitalisation qui se joue dans ces futurs logements.

 

On a déjà évoqué la miniaturisation, la robotique et l’intelligence artificielle... et la télémédecine. Alors nous allons suivre une journée d’un infirmier de Santé Service. C’est un infirmier qualifié B. O. M., c’est à dire Bloc Opératoire Mobile. Lui, comme beaucoup d’autres, se rendent tous les jours chez les patients qui doivent subir des opérations chirurgicales ambulatoires. On parle de dermatologie, d’ophtalmologie... même d’orthopédie bénigne...

 

Le rôle de l’infirmier B. O. M est de déployer un bloc opératoire miniaturisé. Ce bloc opératoire est mis en œuvre par un robot spécialisé. L’infirmier s’assure de l’aseptie du champ opératoire. Pendant de temps, à des kilomètres de là, un chirurgien, comme d’autres, enchaine les opérations. Assis à une console, il n’a qu’à ce connecter au robot du bloc opératoire mobile désigné dans son planning... et à quatre mains, deux organiques, deux mécaniques, en télé travaille, il opère, tout à son expertise médicale. Le robot, lui, donne aux gestes du chirurgien une précision inégalée...

 

L’opération finie, le chirurgien se connecte à un autre robot B. O. M., peut importe où celui-ci se trouve... l’acte opératoire se fera dans les mêmes conditions... De son côté, l’infirmier range le bloc opératoire mobile, il pose le pansement actif, programme les nanorobots du pansement... Un autre personnel de Santé Service va succéder à l’infirmer B. O. M., c’est celui qui va déployer le robot-nurse...

 

Voilà, notre voyage s’achève. Nous avons pris quelques instants pour observer quelques situations qui brossent une prospective de l’avenir de la prise en charge à domicile...

 

Ce sont des situations qui peuvent nous paraître folles. On le sait, avant de rêver, il reste à résoudre d’urgence des problèmes fonctionnels indispensables à toute évolution à venir ! Tout reste à faire... Des plaines à défricher ! Mais, c’est sûrement là que se trouve le vrai challenge, la vraie aventure humaine, médicale et technologique !

 

Afin de vraiment achever ce voyage, je tiens à vous préciser que le prospectiviste n’est pas un médium. A partir de constats contemporains, le prospectiviste tire des lignes de tendances factuelles dirigées vers l’avenir. Alors que le statisticien s’arrête aux résultats de ses calculs, le politique à un probable accessible en terme de grands ensembles et de réalité électorale, le prospectiviste peut oser un pas de plus, un pas dans le vide... Un petit pas de plus, comme le randonneur qui traverse une rivière. En observant les ondulations et les vaguelettes, il “sent” que sous la surface de l’eau, il y a bien un caillou à l’endroit où il va poser le pied. Ces pas sont les postulats de départ du prospectiviste. Une fois la rivière traversée, le prospectiviste n’a plus qu’à observer et décrire à ses contemporains ce nouveau rivage atteint...

Ainsi, pour mieux préparer l’avenir, la prospective ne fait que proposer un regard renouvelé sur notre présent !

© Olivier Parent

http://www.avenir.youvox.fr/Interview-d-Olivier-Parent-sur-l,327.html

 

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Lucie, pour que tu saches.
  • Victime d'une expérience médicale abusive lors de ma grossesse je souhaite témoigner. Ma fille a été placée dans un utérus artificiel. J'étais enceinte de 24 semaines. Elle n'a pas survécu.
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